8 juin 2015

C'EST BON POUR LE MORAL !


2ème objectif de l’année et accessoirement début de fin de préparation IM Roth bouclés.
Après avoir eu un pic de forme il y a quelques semaines, Yvonnick m’avait annoncé qu’il était fort probable que je sois au creux de la vague ce 30 mai. Étonnamment et bien que fatiguée, cette première édition du format Half-Ironman aux Sables s’est très bien passée. 




À cela plusieurs explications : c’est une course très roulante et je me suis économisée en vélo. Parce que ça va bien cinq minutes d’envoyer de la braquasse à tout va, mais quand il s’agit de courir ensuite, je suis une grosse larve et je me traîne. Du coup le peu de temps gagné sur le vélo, je le perds aux centuples sur la càp et surtout je finis avec le moral dans les chaussettes.

Stratégie du jour : 
Nager droit sans mourir de froid, 
rouler souple sans se faire mal aux papates, 
courir pour de vrai.


Mon rêve courir à 10 kms/h sur half-ironman. J’en vois rire dans le fond! Oui c’est mon rêve parce qu’à chaque fois que je pose le vélo sur cette distance je mange le mur en pleine face. Alors là, un 10kms/h tout bête et ben ça a le goût du paradis.

NATATION 1 900 mètres avec sortie à l'australienne et méduses en guise de ravito.

Je fais la tronche quand je vois la météo et surtout quand j’apprends la température de l’eau. On parle de 13 °C, puis de 15 °C et moi je me dis que je veux pas y aller parce que la neige, elle est trop molle pour moi et que l’eau elle est trop froide pour mon petit cœur. 


Les filles partent en premier sous les acclamations des garçons qui sont restés bien groupés en rang d’oignons sur le remblai. Quand j’entends Steph et Jejeff m’encourager, ça me redonne le moral, mais quand je glisse dans l’eau, je recommence à paniquer sévèrement. C’est tellement froid que ma respiration se coupe, j’étouffe!
Avec Hélène - pas envie d'y aller !


Départ de la plage, les filles courent à perdre haleine... bon quand faut y aller, faut y aller! Un peu de shore-brake que je passe en plongeant au creux de chaque vague et ensuite on mouline les bras. Pendant 200 mètres je ne peux quasiment pas respirer. Je relève la tête, je prends des baffes de flotte, je suffoque et j’ai envie de me réfugier au fond de la voiture avec le chauffage à fond. Mais je me raisonne : il faut nager bien, il faut nager droit pour sortir le plus rapidement de l’eau. Je sens bien que je perds trop d’énergie à me réchauffer, alors je nage et contourne la première bouée. Ça va mieux et puis je rencontre la première méduse. Heureusement Anthony m’avait prévenu qu’elles pouvaient s’inviter à la fête. Elle est super jolie et je n’ai même pas peur, sûrement parce qu’au début j’ai cru que c’était une bouée qui avait coulé. 
Sortie à l'australienne

Demi-tour face à la plage, on traverse un banc de méduses plus petites et plus en surface. Je sais pas comment je m’y prends, mais je passe entre elles et ne me fais pas piquer. Le seul moment fun c’est en arrivant au bord pour surfer sur les vagues qui vous ramènent sur le sable. Je me relève et repars dans l’antarticque. On m’invective à courir, alors je fais mine de m’agiter, mais bon je suis sonnée. 

Repassage de shore-brake (ça m’amuse) et là je suis dans un groupe de 5 filles. D’un coup je ne sais pas pourquoi, je me mets à les remonter une à une sans aucune difficulté. Pourtant je ne nage pas plus vite, j’essaie juste d’être efficace dans ma trajectoire et mes mouvements. Je contourne la bouée et je suis seule, mais alors toute seule. Je suis pas première quand même? C’est quoi ce bin’s? Encore quelques mètres et surfe jusque-là plage. Là on me crie : « 7ème!!! Tu es 7ème!! » — « Hein? Quoi? » j’entends rien, je ne comprends rien. J’ai de l’eau dans les oreilles et la tête engourdie. Une dame me montre le chiffre 7 sur ses doigts et me pointe. Merdalor je suis 7ème femme et là je me rends compte que la foule est surexcitée et qu’on m’encourage comme jamais. Je cours vers le PAV, mais pas trop vite, je ne sens plus mes orteils et j’ai peur de me gameller et puis il reste un gros morceau à faire. Je me fais doubler tout le long de la remontée.

Vélo 90 kms et quelques en fait presque 94 !
T1 avec Isabelle

Isabelle me rejoint rapidement sur le PAV alors que je termine de me changer et me voilà partie pour 3 tours d’un parcours super roulant et fort ennuyeux à vrai dire. Je mouline, je ne m’énerve pas. Grand-mère fait du vélo! et ouaip! Isa me double au 5ème kilomètre. Puis les garçons arrivent tour à tour. Titi, Les Guillaume, José qui a fini de digérer sa dernière méduse, Jérôme et Tugdual qui m’encourage. On repasse près du PAV, Anthony est là qui nous encourage, Éric aussi et plein d’autres, ça fait chaud dans mon petit cœur.

Deuxième tour et j’ai envie de pipi... pfff c’est malin! Je me dis si Hélène me rattrape, j’ai le droit de faire un petit arrêt technique. Miracle! Hélène me double au 60ème km. Allez hop ni une, ni deux, pipi dans les fourrés! et c’est reparti pour le dernier tour.

Course à pied 20,2 kms roulants


Bon comme dirait ma mère : « c’est là que les Atteigniens s’atteignirent! ». J’attaque le morceau qui m’agite le plus la cervelle : LA CÀP! Les cuisses un peu dures, mais pas tant que ça j’enfile les runnings et pars bille en tête. Mon cardio m’a sournoisement lâché dans la mer, mort au combat contre les méduses. Je navigue à vue et au feeling depuis le début de la course. La première femme me double comme une fusée... elle est facile et bien moi aussi je le serai! Les jambes répondent bien, je cours, je double et miracle je suis à 10,5 kms/h!! 

Je regarde à deux fois ma montre, mais oui c’est ça et sans grimacer en plus! Je touche le rêve du doigt que je tiens croisé pour me porter chance. Trois petits tours et puis s’en vont et c’est tout. Je peux le faire, je sais que je peux le faire, je vais le faire. Je suis fraîche, j’ai jamais été aussi fraîche, houlala qu’est-ce que je suis fraîche, je suis tellement fraîche que la fraîcheur elle-même est moins fraîche que moi (à répéter pendant 2 h non-stop).

Le truc un peu déprimant c'est qu'on passe dans le PAV à chaque tour et qu'au second tour je vois déjà certains copains papoter et remballer nonchalemment leurs affaires. Là c'est juste la déprime. Mais je m'accroche plus qu'un tour et je tiens toujours le coup. L'aller-retour sur le remblai me semble long comme un jour sans pain et il n'y a plus de coca au ravito. Plus que 5 kilomètres, faut que je tienne, je vais passer sous les 2 heures !!!


J’arrive enfin dans le PAV, plus que quelques mètres... Je fais signe à Tugdual que je suis sous les 2 heures, je traverse l’arche et là... Ri - deau! Plus de jambe, je ne peux plus avancer. Peut-être que j’étais pas si fraîche finalement.

Résultat : 6h17
Mon meilleur chrono sur la distance : youpi
Classement général le plus nul sur la distance : youpi je m'en fou j'ai couru !

25ème femme /31 - 16ème Vétérane /20 - 351 au scratch / 367
12% d'abandon et de disqualification.






1 commentaire:

DaJo a dit…

Félicitations miss challenge !
çà fait plaisir de lire un CR comme çà
... même si, visiblement, les bretons ne sont pas trop faits pour la chaleur ;-)(pourtant, il ne faisait pas trop chaud à Roth cette année !)