22 déc. 2013

CORRIDA DU POULIGUEN

Après un automne on ne peut plus pourri émotionnellement et une grosse coupure obligatoire de 5 semaines (j'y reviendrais), j'ai enfin rechaussé les runnings.

Mais cette fois-ci je me fais aider par Yvonnick qui me coache et m'a aidée à reprendre de façon construite mon entraînement.

Il y a eu les foulées vertaviennes à peine 2 semaines après ma convalescence pour lesquelles je me suis surprise à ne pas trop mal m'en sortir avec un petit 5'29 du km inespéré après tant de temps de désentrainement.

Et puis.....la forme est revenue, la vraie ; celle que quand tu te lèves le matin tu ne te dis pas "han nan encore 5 min" mais "bon alors c'est quoi le programme aujourd'hui, aller aller le soleil magne toi de te lever, BOUGE "

Donc la Corrida je l'attendais avec impatience parce qu'après 6 ans d'absentéisme pour multiples raisons, j'avais toujours gardé au fond de moi ce petit bout de course super sympathique et hyper bien programmé pour finir l'année sur une note optimiste et faire la nique aux vilains nuages qui voulaient s'accrocher au-dessus de ma tête.

Yvonnick me dit qu'il aimerait bien pour une fois que j'essaie de partir à l'allure ciblée (au lieu de partir comme une dératée) et d'accélérer sur les 3 derniers kilomètres si je peux.
Lors d'une séances de 30"/30" il me démontre même que 3 secondes plus vite ben c'est 3 secondes de trop et qu'empiler les uns sur les autres on fini droit dans le mur (ouch).

Donc ce matin du 22 décembre je suis devenue sage, il faut dire qu'entre-temps j'ai eu 40 ans, ça doit être ça vieillir.

L'échauffement

rôoooo la vache, ça va pas le faire. Je me sens lourde et molle et plus de jus et je souffle comme un boeuf à 6' du km... c'est pas gagné mon histoire car j'ai ciblé comme allure 5' du km pour la corrida - soit un peu plus qu'aux 10 kms de Nantes et largement mieux qu'aux foulées vertaviennes.

Au bout de 15 min je me force à courir à cette allure pour que mon corps commence à s'habituer et puis je fais quelques lignes droites rapides.

au bout de 30 min c'est bon je suis prête, pas sûre mais prête.

LA CORRIDA

Je mets dans le paquet au milieu des pères Noël et mères Noël et j'attends avec impatience le départ.
Ce qu'il y a de bien c'est qu'on a revu plein de copains du TCN et c'est chouette de pouvoir les croiser dans les ruelles de la ville.
Hop c'est parti et ça n'avance pas. je me fraye un chemin entre les coureurs et n'hésite pas à les écarter pour passer (oupla me crois en natation moi là).







Au bout de 200 mètres on respire mieux, je cale un lap et j'ai programmé le régulateur de vitesse sur 12 kms/h - 9,3 kilomètre et c'est parti pour 5 min du mile ni plus ni moins.
Mais nondedieu que c'est dur, je suis à 4'40 et dois freiner des 4 fers pour pas tout brûler sur les premiers kilomètres.
C'est dur car les gens s'emballent en début de course et on n'a qu'une envie : les doubler.

Mais je me concentre sur la route et sur où poser mes pieds. La course est tout en relance, empilement de ruelles et de zigzags étroits.
C'est dur car on ralenti dans les virages et on relance les jambes entre chaque.

y a pas que moi qui en bave



Mais je suis surprise de doubler du monde dans ces passages là, j'essaie de viser le meilleur tracé possible et ça marche.

1er tour je me fais doubler par Aurélie mais je reste sereine. De toute façon elle a toujours couru plus vite que moi, no panic.

et puis le second tour arrive, je suis maintenant entourée des mêmes personnes, nous allons tous à la même allures. Chacun essayant de ne pas se laisser distancer et de garder le bon rythme.

Un monsieur en rouge tient tout particulièrement à être devant moi. Ça j'adore...on va bien s'amuser je le sens.
C'est rigolo car je suis la seule fille du paquet et les garçons autour jettent sans cesse des coups d'oeil par-dessus leur épaule pour voir si je les talonne ou si je décroche.

J'ai envie de leur crier comme à Tugdual en haut des bosses (à vélo) : OUI OUI je suis toujours derrière  et toc !!!



hé hé l'es pas content le monsieur



Avec le monsieur en rouge, je suis sois à côté sois juste juste derrière.
Mais au bout d'un moment il ralenti et fait l'elastique. un coup il me repasse, un coup il lâche prise.
la mère Noël
Je sens qu'il s'accroche à sa dignité de mâle, mais moi je suis sûre de mon allure alors je lâche rien.
entre le 5ème et le 6ème kilomètre je reprends un peu mon souffle et passe au-dessus du 5 min.

C'est pas que j'ai un coup de mou mais plus que j'ai envie de finir fort et bien.
J'étais un poil au-dessus des 12 kms/h jusqu'à présent, donc je ne veux pas griller toutes mes cartouches.

Dès le 7ème kilomètre je commence la phase d'accélération. Sur le papier les organisateurs annoncent 9,3 kms...Je suis prête à maintenir la pression le temps qu'il reste.


le Père Noël


Le monsieur en rouge a repris du poil de la bête et accélère lui aussi. Nous sommes toujours collés l'un à l'autre.

3ème tour et je double du monde par paquet, j'aperçois Aurélie mais je ne peux pas lui parler (elle peut pas tout faire la dame, courir , respirer et parler... sinon c'est courir parler et mourir).

Je regarde ma montre, plus que 1 500 mètres, bondieu que c'est long mais je repense aux entraînements d'Yvonnick (qui m'en fait baver grave parfois) et je sais que je peux tenir et je m'accroche.

Je me focalise sur le chiffon rouge devant moi, je suis un taureau (nan pas une vache) et je veux attraper le gars en rouge.

Bientôt ma Garmin annonce 9 kms mais je vois qu'il reste bien plus de 300 mètres à parcourir. Tout de suite je recalibre la machine sur 10 kms. Je peux le faire, je peux le faire, je peux le faire. Si je peux 9, je peux 10.... SI JE TE DIS!


Je remonte du monde encore et encore, le bonhomme rouge (nan pas le père Noël, l'autre) il est toujours près de moi.

Mais il sait pas un truc le bonhomme rouge c'est que l'arche d'arrivée ça me fait un truc magique à chaque fois.

Dernier virage et je double 2 dames, je souffle comme une forge, Rocky a fond dans les oreilles.
Alors forcément Eyes of the tiger + l'arche : j'ai pas le droit de craquer.

J'ai chaud mais chaud, je suis sûre qu'on peut faire cuire une tranche de bacon sur mes joues.
Vous connaissiez Valéria Golino cuisait les oeufs avec son ventre dans le fameux Hot Shot (teenage movie de quand j'étais teenager et parodie du non moins célèbre Top Gun)  et ben moi c'est pareil (pas pour les mêmes raisons) mais c'est du bacon avec mes joues, voilà.


Je tapote l'épaule de mon compagnon rouge pour l'encourager à accélérer avec moi mais il est cuit, finito, tiré le rideau.
100 derniers mètres, putain et après je peux arrêter !!!
Alors là aucune hésitations c'est puissance maximale dans les baskets.

Je finis en trombe et au bord de l'évanouissement mais j'ai finis.

Le contrat a été rempli, le virtual partner de Garmin : je l'ai défoncé et par la même occasion j'ai défoncé aussi mes poumons.

Résultat : 300ème/648 au scratch

29ème femme sur 190


j'adore ce tableau !

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