1 oct. 2012

LES TRIPLETTES DE LA BAULE

C'est la fin de saison de triathlon et en ce mois de septembre, qu'il est bon de retrouver à nouveau les copains, l'adrénaline et l'ambiance d'une petite dernière compétition.

Aujourd'hui, nous courrons pour le plaisir, et nous courrons utile car portons fièrement les couleurs de l'association "Enfants et Santé". Association qui s'occupe de faire la peau aux cancers des enfants.

Initialement, la Baule et son tri, ne me faisaient pas plus rêver que ça. Trop de monde, trop de bling-bling, trop de drafting, trop de "quoi t'as jamais fait la BA-OLE ???"etc.


Alors quand Philippe Paszula (alias PP)
nous a envoyé ce petit message pour participer en relais au profit d'Enfants et Santé, cela a répondu à pas mal de questionnements.

Parce que le relais, c'est un des trucs les plus marrants, à faire en tri.
3 disciplines = 3 participants = on n'est pas tout seul à gérer la course = on s'encourage en rigolant = On fait tout à fond jusqu'à ce que mort s'ensuive et plus.
Et courir pour foutre une raclée à cette saloperie de cancer est l'étincelle qui manquait à ma motivation.




L'équipe de choc : Les triplettes de la Baule
Leur niveau respectif :
Tugdual : Jedi croisé Ewok à forte pilosité
Virginie : Padawan tendance pétroleuse énervée
Aude : jeune Padawan qui n'en veut


Natation -  500 mètres

Tugdual, mon époux, s'élance dans une eau à 17°C, pleine de houle et de vilains clapots.

Pour avoir été nager ensuite dans la même eau, je peux vous dire que ça calme les ardeurs (la barre au front et les oreilles gelées au bout de 5 minutes + quelques claques et tasses au passage).

Bon oui je sais, il y en a qui ont nagé sans combine et ne sont pas mort d'hypothermie. Mais les ours polaires nagent aussi sans combine et dans des eaux bien plus froides et c'est pas pour ça que j'ai eu plus chaud à la Baule.

En attendant, pensez-vous que ça calme nos triathlètes ? sûrement pas, ils courts comme des lapins et adoptent la technique du dauphin pour franchir les premières vagues et hop ça nage comme des bourrins pendant 500  mètres (ça fait un peu beaucoup d'animaux dans l'eau tout ça et du coup beaucoup d'écume aussi).

J'attends mon Tug entre 10 et 15 minutes après le coup d'envoi. Il ne déméritera pas car il se pointe dans le parc à la 12ème  (ouais je sais il est bon et j'ai le droit de frimer à sa place parce que je suis sa femme et que lui ne le fait pas...ce que c'est bon de bicher par procuration !)

Avec Aude, nous lui faisons de grands signes et crions son nom pour qu'il nous repère dans le parc.
Parce que le parc de transition est à l'instant, le plus grand foutoir que j'ai jamais vu.

De toute ma courte carrière de triathlète amateur, je n'ai jamais été témoin d'un aussi immense merdier que ce  PAV (parc à vélos) baulois (j'ai même cru voir Obélix qui chassait le sanglier. Ah mais non lui il est gaulois comme nous !).

3 par équipe, déjà ça fait du monde (je crois que nous sommes plus de 500 équipes) mais en plus les spectateurs montent par-dessus les rambardes pour rejoindre les sportifs. ça zigzague de droite et de gauche dans les allées - tant pis pour ceux qui transitionnent et qui doivent s'élancer vers la sortie de parc. Près des vélo, s'amoncellent des amas de sacs, de ravitos, de chaussures et tout ça dans un vacarme ahurissant. On se croirait au souk.

Bref, j'attrape la puce à la cheville de Tugdual et l'enfile prestement. Je cours près de mon vélo et m'élance pour 25 kms de plat à grande vitesse.

Vélo -  25 kms
Ce qu'il y a de bien à mettre un bon nageur dans son équipe, c'est qu'on se retrouve avec les premiers à sortir du PAV et du coup, on a l'embarras du choix pour rejoindre et profiter de l'aspiration des groupes qui roulent avec vous.

Depuis Royan (il y a 2 semaines), je n'ai pas vraiment touché au vélo, alors savoir ce que ça va donner sur un parcours ultra-roulant avec en prime le droit de drafter au beau milieu de triathlètes émérites et d'autres beaucoup plus... comment dire.... enfin beaucoup moins véloces... Imaginez Thomas Voeckler qui se taperait un run avec Mr Bean et vous aurez à peu près une idée des différences de niveau dans cette course.

Et c'est bien là que réside le charme des courses en relais et des courses populaires, car tout le monde y a sa place et tout le monde s'y amuse.

N'étant ni une Voeckler, ni une Bean bien au contraire ou l'inverse, je fais de mon mieux histoire de voir ce que mes jambes ont encore à donner.

1ère partie du parcours avec vent de face et 2nde vent de dos - 4 boucles - des ronds-points - et du plat en front de mer.

1er tour, je prends mes repères - moyenne 30 kms/h (pétard, le souffle me manque c'est violent ce truc)
2ème tour, je me repose face au vent et adopte le drafting - moyenne cumulée 32 kms/h (face au vent je ne lutte pas mais vent dans le dos c'est la fête avec des pointes à plus de 40).
3ème tour, j'ai trouvé un groupe et nous passons des relais - moyenne cumulée 32,5 kms/h
4ème tour, le groupe m'a lâchée dans un rond point (suis toujours aussi nulle en virage) mais je tombe sur un mec qui veut bien relayer, on va s'aider toute la fin - (pétard, la forme est là, il me fallait un décrassage. Vent de face je mène à 33 mon co-équipier qui se repose et pis ça sent l'écurie, que voulez-vous c'est motivant)- moyenne cumulée 33,6 kms/h

Je fonce dans le PAV chaussures à la main (les transitions sont longues, vu le nombre d'équipes). J'arrive essoufflée et les jambes flageolantes, et vois Aude casquette vissée jusqu'aux sourcils et pendant que Tugdual range mon vélo, je lui accroche la puce à la cheville - ça c'est un travail d'équipe Madame !

Course à Pied - 6,5 kms

Aude a filé comme le vent. J'ai à peine eu le temps de lui tapoter les fesses pour l'encourager.
Parce qu'il faut que je vous dise quand même que la Miss s'est sérieusement mise à la càp depuis plusieurs mois et que vu les progrès qu'elle fait, je sens une belle carrière qui s'annonce.
Elle se colle une pression incroyable pour ne pas "démériter" la moyenne grallesque (Tug et moi) alors qu'elle ne peut en aucun cas démériter puisqu'elle fera de son mieux, voir même bien au-dessus quitte à y perdre 1 poumon et que soyons francs, la moyenne grallesque n'est pas non plus la panacée (sauf toi mon chéri, tu es beau, tu es fort, tu es le meilleur !!!!).

Dès le début, une fille près d'elle se met à marcher et puis rapidement, Aude se fait doubler par pas mal de mecs. Mais elle, elle s'en fiche. Elle est là pour faire sa course, pour s'amuser et aller au bout du triathlon. Elle s'accroche et les heures d'entraînement paient.

Je suis sûre qu'elle repense au fractionné avec Yvonnick et je suis sûre qu'elle va réussir à faire ses 6 500 mètres aussi vite que les 2 000 du vendredi midi.

Quelques filles la dépassent, mais elle ne baisse pas les bras et juste avant l'arrivée, elle en voit une devant elle qui va lui donner l'énergie de finir et de finir encore plus vite pour bien l'enrhumer au passage.
Avec la volonté d'une pétroleuse qui s'ignore encore, Aude dépasse la nenette et peut enfin franchir la finish line.

Je suis là, à l'attendre au ravito et l'appelle en criant, car elle a l'air un peu sonnée.

Mais elle me rassure en me certifiant être très contente d'avoir fait la course, tout en s'inquiétant tout de même du temps qu'elle a mis à courir et du nombre de places qu'elle nous a fait perdre (mais on s'en fiche bondlà, on veut que toi tu te sois éclatée !!!)

Intérieurement je me marre, car un petit quelque chose me laisse à penser que le virus de la càp à encore fait une victime.

Sachant qu'Aude mets entre 5'40 et 6 min pour faire 1 km au seuil, je lui avais donné en prévision un temps estimatif de 30 à 35 minutes. Elle jurait ses grands dieux que cela serait impossible sur plus de 5 kms.

Et bien figurez vous, que portée par les acclamations du public, la musique et la volonté de ne pas se faire piétiner, elle a bouclé l'exploit en moins de 34 minutes.
Ce qui nous fait un très joli score de : 11,6 kms/h (5'10 au km).

Pff, y a pas de justice, moi j'ai mis 2 ans pour courir à cette allure et elle en quelques mois zou, elle nous pète un score du feu de dieu.

Enfin, un vrai grand bravo aux étudiants d'Audencia qui ont, avec une énergie incroyable, assuré sur tous les points stratégiques de la course.
Ils ont toujours été là pour crier leurs encouragements (à chaque rond-point pour moi), prévenir des dangers et surtout contrôler la marée humaine que véhicule ce genre d'énorme évènement sportif.

Parce que ce jour là, à la Baule je peux vous dire que niveau spectateurs, c'était marée haute gros coefficient et avis de tempête d'applaudissements force 6.

D'ailleurs, nous sommes restés pour admirer les élites le soir-même : Jessica Harrisson, Carole Péon (je l'adore avec ses petits yeux espiègles et sa niac) et avons assisté au superbe finish de Tony Moulaï qui, je pense, s'est un peu inspiré d'Aude dans sa phase d'accélération finale.



RESULTATS :
Natation : 13'10  transition incluse (remontée de plage et passage de puce)
Vélo : 46'41 transition incluse (remontée de parc, enlevage de chaussure à cale pour courir plus facilement vers Aude)
càp : 33'35

TOTAL : 1 h 33 min 25 sec
239ème équipe / 519

Bon du coup Aude veut s'élancer sur son premier semi-marathon en 2013 et je lui ai promis de lui tenir la chandelle. Sauf qu'avec ses bêtises, elle va finir par me ramasser à la petite cuillère sur les 21 kms.

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