9 oct. 2011

LES FOULEES DU TRAM 2011




Depuis 2 jours je suis patraque et mon ventre ne va pas bien, ce qui n'est pas folichon pour le week-end sportif qui s'annonce.
Je me suis inscrite aux foulées du tram sans trop réfléchir.
Juste parce que j'adore cette course hyper festive et parce qu'en terme de logistique, on ne fait pas plus simple car ça se passe chez moi.

D'abord quand on court les foulées du tram, on prend le tram et alors là vraiment c'est tout le croustillant de la course.
Le tram de Nantes se pare d'une multitude de sportifs fluos, tous plus énervés les uns que les autres et entassés comme des sardines, le nez collé aux vitres, à faire la ventouse pendant plusieurs stations, nous nous faisons acheminés au point de départ.

Chaque foulée est différente de la précédente et cette année le départ se fait de Thouaré sur Loire.
Après le tram, c'est au tour du bus et nous devons en laisser filer 3 avant de pouvoir obtenir une place.
Il est temps car après 1h20 de transport, nous arrivons à l'arrache sur le départ qui a lieu 1/2 heure plus tard.

Smecta est venu à me secours et je n'ai plus trop mal au ventre.
J'ai vraiment envie de me déchirer sur cette course car ça fait un bail que je n'ai pas fait un truc un peu long.
15 kms commencent à être intéressants et il faut un peu élaborer une technique de course.

Je souhaite faire en-dessous de 1h20 mais surtout boucler ces 15 kms en negative split.

J'embarque Nancy (du TCN) avec moi sur la ligne de départ et pour une fois je ne me plante pas trop dans mes estimations.
Nous ne serons pas trop perturbées par les autres coureurs et passeront l'arche en 1 minute (au lieu des 5 minutes d'il y a 2 ans).

Malgré tout, il y a du monde (plus de 6 500 coureurs) et comme je n'aime pas calquer ma foulée sur ceux de devant, je fais mon premier kilomètre très rapidement (4'44) et en changeant de cadence tout le temps (ça me crève et surtout ça m'essouffle).

Je m'extrait donc du paquet et des pieds de mes congénères et peux ralentir un peu la cadence - je vise un 5'15 du km en moyenne.

Nous sommes nombreux du TCN à courir ces foulées et c'est très motivant de voir des oranges et noirs un peu partout.

Mon objectif : essayer d'en doubler un maximum (oui je sais, je fais ma kéké).

Il fait chaud et je ne suis pas mécontente d'avoir emporté ma ceinture-gourdes car il n'y a que 3 ravitos et je n'arrête pas de boire.

Je n'ai rien mangé depuis le matin à cause de Ventrenvrac et j'appréhende le moment où je vais manquer de jus.

Ma stratégie : avaler la moitié d'un gel GU tous les 3 kms dès le début.
1ère moitié : beuark c'est gluant et chaud et ça me donne méga soif.

6ème kms : re-beuark et je vais manquer d'eau à ce rythme (je n'avalerais rien d'autre d'ailleurs à partir de ce moment là).

Bon, les jambes tiennent bon, je suis bien au-dessus de mon objectif allure car je me transporte fierement à 5'08 du km.

Un rapide bilan général m'informe que mes muscles sont plutôt en forme et contents d'en découdre avec le bitume nantais. Mais mon souffle et mon cardio sont fachés.

J'ai l'impression de manquer d'air à chaque effort. D'ailleurs je ne vois rien car un voile blanc devant mes yeux floute tous les pourtours.

Bof, je respirais après l'arrivée, c'est pô grave.

Mes écouteurs sont bien enfoncés dans mes oreilles et la musique est à fond.
Cela ne me porte pas pour une fois. Elle m'aide juste à rester concentrée et me permet de mettre ma bulle.

Chaque kilomètre depuis le départ est hard. D'habitude sur ce genre de distance, il y a bien 2 ou 3 kilomètre, plutôt sympa où je profite de la foule qui applaudit et des paysages buccoliques.

Mais là que nenni, je suis dans le dur depuis le début et compte bien ne rien lâcher jusque la fin.

10ème km, pff, coup de mou au moral et encore une fois, heureusement que les oranges et noirs sont là pour me rappeler qu'on ne lâche rien.
Eux, ne lâchent pas, alors je ne lâche pas.
Nancy me grille allégrement, je me dis wallé ça y est, elle est sur des rails, je ne vais pas la revoir de si tôt.

Bon mais assez tergiverser... Il est temps de se reprendre...

Pendant 2 kilomètres, je vais courir à côté d'un autre membre du club mais réussirais finalement en accélérant à le passer (quelle émulation ce groupe, j'te jure).

12ème km, raaa encore un coup de moins bien mais faut dire que je tiens une allure bien au-dessus de mes capacités depuis le début.

Ce qui me pousse, ce sont les gens autour de moi qui s'accrochent et ne se laissent pas raconter de carabistouille par leur cerveau embué.

Je débranche mes 2 neurones et continue à accélérer, ça commence à sentir l'écurie.

Je vois le groupe de "courir avec" et ça me donne du baume au coeur (des gars du TCN sont là pour porter les enfants sur cette course).
Je file du mieux que je peux et me retrouve à côté d'un mec qui a décidé de m'accrocher.

J'accélère, il se remet à ma hauteur et reste là à côté de moi.
Je ré-accélère et il refait de même (Oh P*** qu'il m'énerve à ne pas se fatiguer).

Bon, je le laisse passer devant (un peu) et me promet de le sécher sur place avant l'arche.

Le CHU, enfin, et je m'envole...oulala bien trop tôt, une pointe de côté vient me cueillir.

Je ralentis, il reste 7-800 mètres, s'agirait pas de finir à genoux.

Mais me voilà avec le mec de toute à l'heure, plus 2 filles un peu devant moi et tout ça à 200 mètres de l'arrivée.
Ni une, ni deux, je me mets au grand galop pour les dépasser. Je suis en apnée totale et pique un des plus beaux sprints de ma vie.

Voilà je suis arrivée, je peux respirer (enfin suffoquer, hoqueter, et essayer de ne pas mourir).

Quelques secondes plus tard, Nancy arrive par derrière et me tape sur l'épaule.
"Ben qu'est-ce que tu fais là toi ?"
Elle me répond qu'elle m'a vue la doubler sur la fin et qu'elle vient d'arriver.

Ah ben moi je n'ai rien vu à part la petite en rose, le mec en "marcel" et la petite en short.

Je finis en 1h15'48" en temps réel et 1h16'55" en temps officiel



Mais surtout je finis dans le 1er tiers (ça ne m'était jamais arrivée je crois) en 2007ème position au scratch.

Je suis 96ème femme au scratch et 48ème de ma catégorie.

Mon allure moyenne a été de 5'06 et j'ai réussi à accélérer en 2ème partie de parcours comme prévu.

Le cardio a été malmené à 170 bpm sur la course (avec des pointes à 178 et 179), mais comme je ne connais pas ma FC max, je ne sais absolument pas ce que ça représente.
Je sais juste que j'ai fait du mieux que j'ai pu et que c'est bien la première fois que chaque kilomètre compte autant.

Et SURTOUT : qu'est-ce que je suis contente !!! je vais être sur mon petit nuage un petit bout de temps (je revis presque mon 1er marathon pour le coup, qui l'eut cru).

Oh la jolie accélération (en bleue) sur la fin :-D

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