24 oct. 2010

MARATHON LA ROCHELLE PREPA 5/10

Me voilà au beau milieu de la préparation. Je dois dire que c'est passé très vite et que jusqu'à présent j'y prends beaucoup de plaisir.

Pourtant, le semi de dimanche m'a laissé un goût amer car je ne me suis pas sentie "bien" un seul instant.
Pour couronner le tout, mon père m'a lancée quelques perches un peu blessantes et surtout décourageantes.

Mais il y a au moins une personne qui croit en moi (et non ce n'est pas moi en premier lieu) c'est mon époux.
Tugdual reste persuadé et soutient mordicus avec une foi qui confère à l'hérésie que sa femme est une sportive capable d'accomplir des exploits (moi + sportive dans la même phrase, ça me fait toujours bizarre).
Comme il me le rabâche à longueur de temps, ça fini fatalement par m'imprégner et me rebooster.

Malheureusement, il n'est pas là depuis 1 semaine 1/2 et sa présence qui m'a cruellement fait défaut dimanche, devient de plus en plus nécessaire.
Ben oui personne pour me ressasser que je vais tout péter la baraque, ça manque à ma concentration.

A noter : j'ai les abdos un peu sensibles aujourd'hui. Ils ont bien bossés hier.

Lundi : repos. Je me réveille fracassée de fatigue et souhaiterais une RTT.
Je n'arrête pas de bailler.
Le semi a laisser des traces.
Il faut dire que 2 h à 170 bpm, ça entame un peu tout de même.
Mais vers 17 h, la pêche revient à nouveau.
La lassitude s'est envolée. Je me mets au lit de bonne heure et dormirais d'une traite 9 bonnes heures.

Mardi midi : 1h 15 endurance
En forme et contente de reprendre la cap.
Malgré tout je ne veux pas me blesser et m'user mentalement de façon prématurée.
ça sera donc une sortie/ballade à la cool.

1ère moitié : je me sens mal pendant 35 minutes.
Mon ventre qui râle dès le départ et qui dit "oh non elle va pas remettre ça encore !" et puis toutes les petites phrases assassines de dimanche qui remontent à la surface et qui me vide de toute volonté en me laissant un goût "d'à quoi bon ?"

2ème moitié : ça va finalement, mon ventre s'est calmé. J'ai parlé à tout mon petit monde (organes, muscles, tendons) je leur ai dit "faites-moi confiance, je vous veux du bien, je veux vous rendre plus fort et plus dur et ensemble nous allons relever de beaux défis".

J'ai accéléré un peu et je me sens bien. La course à pied a chassé mes idées noires et me redonne confiance.
On dirait que courir est comme une psychothérapie. Au début ça fait mal et tous les sentiments enfouis refont surface et puis ensuite on trouve en soi des ressources inconnues pour aller de mieux en mieux.
Les mollets durcissent un peu au bout d'une heure, le souvenir des bosses est encore présent.

TOTAL : 1h15 - 11 kms - 820 kcal
1er tour : 36 : 08 - 133 bpm - 6min46 du km -
2ème tour : 38:50 - 144 bpm - 6min24 du km

Mardi soir : piscine avec les petits.
Encore une fois j'y vais pour me faire du bien et non pas pour forcer.

ça sera 600 mètres de crawl super lent en 23 minutes.

Un truc de chouette dans la piscine que je fréquente, c'est qu'ils baissent les lumières le soir et qu'on nage dans une sorte de pénombre.
Seules quelques loupiotes au fond de l'eau nous bercent de leur halo colorés. C'est vraiment reposant pour l'esprit.
et puis surtout il y a balnéo avec jacuzzi + 10 min de sauna + douche froide.

J'aime vraiment le sauna, je m'y sens comme un poisson dans l'eau.
Le sauna c'est le soleil dans mon hiver. Je voudrais habiter dans un sauna.

Mercredi : repos

Jeudi : 1h30 dont 3 fractions au seuil 16-14-12 minutes - 1'30 de récup entre chaque.
J'ai pas super bien dormi la veille. Réveillée à 3 h du mate en pleine forme (le manque d'activité sportive sûrement), je me suis forcée à re-dormir entre 5 et 6 h et ensuite le réveil a été plutôt laborieux.
J'ai l'impression d'être en semaine de Tappering et de ne pas m'entraîner.
Comme si tous ces kilomètres courus, finalement, faisaient partis d'un tout, d'un quotidien normal.

Contrariée par l'ambiance à mon travail, j'entâme cette sortie un poil morose et fâchée.
je ressasse chaque instant pénible et puis finalement comme d'habitude le nuage gris au-dessus de ma tête s'envole au fur et à mesure que les kilomètres défilent.

Je comprends une erreur que j'ai commise sur le semi. J'ai fait ce semi pour que mon père soit fier de moi. Je me suis mise une pression pas possible pour un résultat décevant.
Et dans cette affaires j'ai complètement oublié pourquoi je m'étais inscrite initialement à ce semi. J'ai complètement oublié pourquoi je cours.
Je cours pour mon plaisir, pour me sentir vivante, pour me sentir valable, différente.
Au lieu de savourer chaque kilomètre de ce semi, j'ai voulu les avaler et en finir vite.

Maintenant je repars la tête à l'endroit et je cours pour moi-même avant toute chose.
Ce marathon sera ludique ou ne sera pas.

Suite aux messages de Japhy, j'ai consulté rapidement le site de Jeff Galloway et son approche m'a semblée séduisante.

Sur cette sortie je décide donc en terminant l'échauffement de faire la première fraction (la plus longue) à allure marathon et les autres un peu plus rapidement si je le sens bien - je veux sentir ma foulée se dérouler sans forcer, à l'aise -
et je vais aussi marcher 1min15 en récup et trottiner 15 sec avant de reprendre l'autre fraction.

Pourquoi la marche ? tout simplement pour reposer mes muscles et articulations. La marche sollicite d'autres groupes musculaires et c'est bénéfique ensuite pour la course. En plus sur le temps final ça ne perturbe pas vraiment le résultat.

Résultat d'ailleurs qui est plus que satisfaisant.

C'est le premier jeudi où j'espère que les minutes de chaque fraction ne défilent pas trop vite;
Je me suis sentie super bien tout le temps pour des allures similaires aux autres semaines.
J'ai couru enfin détendue, pff la pression est partie de mes épaules et je suis légère et insouciante.

Je m'aperçois à plusieurs reprise que je me sens à l'aise entre 5'44 et 5'46 du km.
On verra si ça évolue sur les autres semaines, mais ça commence à sentir bon je trouve.





Total 14,95 kms - 1 160 kcal
45:09 - bpm 140 - 6min41 du km - 6,75 kms
1er tour : 16:07 - 159 bpm - 5:34 du km - 2,89 kms
2ème tour : 14:02 - 163 bpm - 5:35 du km - 2,51 kms (1 grosse bosse qui a fait monter les pulses)
3ème tour : 12:03 - 164 bpm - 5:10 du km -2,33 kms
1:54 de retour au calme en marchant vers la maison.

nota : j'ai pris un gel bio "speedfruit" goût cassis.
La moitié au début de l'échauffement, l'autre moitié après la seconde fraction.
le goût est ultra sucré.
La première bouchée m'a écoeurée car je n'avais pas de "vrais" besoins mais la seconde m'a semblée très très douce et agréable.
Prendre un peu de sucré une fois par ci par là, passe mieux que diffuser tout du long avec la boisson. Je n'ai pas eu mal au ventre (et je n'ai pas bu tout de suite après 250 ml)

J'ai reçu aussi les gel GO de Sis envoyés par Brinouille et je vais les tester Dimanche en pensant à elle sur son marathon de Toulouse (GO GO GO Sabrina !)

Vendredi : repos - quand je vous dis que je n'en foutrais pas une cette semaine.
oui mais là, ça commence à me démanger. wooow tout doux Jolly Jumper, je me contrôle.
Non tu n'iras pas courir, non tu ne feras pas de fitness, non tu ne danseras pas dans le salon sous couvert de faire des étirement. REPOS !!
Pff vivement la SL de 2 h de dimanche, au moins je vais revenir rassasiée.

Samedi : 1h en endurance
Mon vélo me manque, mon mari me manque (j'ai pas dit dans quel ordre !).
Et je ne peux aller chercher ni l'un ni l'autre. Me reste la cap tout de même.

Il fait gris-mouillé, pouark, je ne sais pas comment m'habiller.
Dernièrement je cours avec un col roulé en acrylique et un Marcel technique (oui le Marcel peut être moderne et donc technique). Je transpire comme une ponette hystérique mais au moins je n'ai ni trop chaud, ni trop froid.
Et oui je fais partie de ces filles qui ressemblent à des matonnes lesbiennes quand elles font du sport - aucune classe, aucune recherche de sophistication et de concordances des couleurs.
Je veux être bien, et ça passe par un look ultra-pourri/cocooning.

petite sortie cool, sauf qu'au bout de 50 minutes mon genou tiraille, ça passe et ça revient.
Je reprends ma foulée "pédalage" (explication ) et ça va mieux mais je préfère écourter la séance pour aller m'étirer.
Je mettrais du Voltarène aujourd'hui et pendant quelques jours en croisant les doigts pour que ce ne soit rien.
Je file me plonger 10 minutes dans un bain d'eau froide.

Bizzare, tout allait si bien jusqu'à présent. Sûrement les effets du semi de dimanche dernier.
Pose de cataplasme Tissugel la nuit et on verra demain.

Résultat : 8,4 kms - 57 minutes - 6:48 du km - 600 kcal - 138 bpm

Dimanche : 2 h dont 2 x 20 minutes allures marathon - 1'30 récup
levée à 7h30 pour faire du gainage et des postures de yoga pour le dos, départ prévu à 8 h.
Il faut que je me magne car mon mari rentre des US et je vais le chercher à la gare vers midi.

Je pars donc à jeun et emporte les gel de Brinouille, je croise les doigts pour que mon tendon reste endormi.
J'ai posé un taping autour de la cuisse et appliqué du Voltarène et hasta la vista Baby.

1/2 h avant de partir j'avale un verre de jus de raisin et 1 petite poignée d'amandes, histoire de ne pas partir le ventre creux.

1ère heure, je pars dans la pénombre et cours après le soleil qui se lève tranquillement. Il fait brumeux et doux.
Je croise un coureur en sens inverse qui a l'air tout surpris de me rencontrer en cet heure matinale du dimanche.
Il faut dire qu'il n'y a pas un chat, pas un bruit. Courir dans la campagne endormie est merveilleusement reposant.
J'avale la moitié du gel au 5ème km et suis surprise de la texture et du goût. On dirait de l'eau gélifiée avec un très très léger goût de cassis. ça passe très bien et c'est rafraîchissant.
Au 10ème je finis le reste. zut j'aurais du en prendre deux.
Je n'ai aucun problème digestif ni aucune fringale. Je galope du feu de dieu et mon tendon ne bronche pas une seule seconde.

2ème heure, j'attaque les allures marathon. J'ai toujours la patate et aucune baisse de tonus.
L'accélération progressive pour me mettre à 5min40 du km est jouissive. Je me sens bien et euphorique (les endorphines ?) j'ai envie de rire. Je me souviens avoir regardé ma montre à 19min46 et m'être dit "oh non pas déjà !".
La pause récupération, je la passe à marcher pour détendre mes muscles pendant 1 min et je me remets à trottiner 30 sec.
Vient le 2ème tour. J'ai du mal à me caler à 5min40, je me sens si bien que je vais plus vite.
En revanche, je sens bien que ce sont mes ischios qui ont pris la relève. Ils se durcissent et deviennent un peu tendus.
Re-pause de récupération, je marche et m'étire et re-trotinne.
Puis je rentre chez moi tranquillement.
Au bout d'1h55 de cap, arrive une sorte de "mur" mes jambes sont dures et j'ai du mal à les soulever. Mes hanches me tirent et c'est comme si l'attraction terrestre avait doublé.
les 5 dernières minutes sont un peu raides à terminer.

Je pense tout de suite au manque de sucre que je ressens pour la première fois directement dans mes jambes et non dans mon estomac qui n'a pas crié famine une seule fois.

Les gels de Brinouille sont adoptés pour la suite des événements. En revanche je suivrais ses conseils et en prendrais 4 pour le marathon (2 par semi).

Cette sortie m'a rassurée sur mon genou, mais m'a confrontée directement à la rudesse de la fin d'épreuve. Le corps n'oublie pas et cette sensation je me souviens l'avoir eu au 37ème km.
ça me conforte dans l'idée qu'une bonne alimentation en course est primordiale et complémentaire de l'entraînement.

Echauffement - 1 h 01 - 6:35 du km - 142 bpm
1er tour - 20min34 - 5:40 du km -159 bpm
2ème tour - 20 min - 5:35 du km - 159 bpm
17 min retour au calme - 6:20 du km - 149 bpm

Total 19,2 kms - 1 480 kcal

Bobologie : 0,5/10 - plus de peur que de mal. Je pense continuer le Voltarène et le taping jusqu'à la Rochelle.

total km courus : 53,5 kms
total kms à velo : 0 km
total km crawl : 600 mètres soit peanuts
Etirements : 1h
Nombre de Kcalories : 4 100
temps d'entraînement : 7 h 20
fatigue : présente en début de semaine mais totalement absorbée dès le jeudi.

Feeling : des sentiments antagonistes m'envahissent. Une envie de me présenter au marathon et tout de suite après l'inverse. Est-ce la trouille ?
J'arrive pas à croire que j'ai déjà effectué cette distance. ça me semble infaisable.
Et je sais qu'après le marathon je ne vais pas pouvoir courir à nouveau tout de suite pour laisser à mon corps le temps de récupérer.
Du coup je me dis que c'est complètement débile de faire 42 kms d'un coup pour ensuite devoir stopper un bon moment.
J'aime bien cet entraînement et j'ai pas envie de le lâcher ;-(

nota : j'ai appris peu de temps après l'abandon de Brinouille sur le 8ème km du marathon de Toulouse pour cause de genou bloqué et j'en suis toute bouleversée. Elle qui a bossé si dur !
J'ai pensé tellement à elle sur ma dernière sortie.
La cap est vraiment ingrate parfois.

Mais je n'oublie pas Kécily qui a réussit à nous faire un podium avec un beau 3h07.
Bravo à toi La Gazelle !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est très motivant de te lire ! je suis contente de voir que tu as pu retrouver ta motivation pour ton marathon.
On peut vite être déstabilisés par les remarques de ceux qui nous sont proches...

chris79 a dit…

Salut !

Don't worry, je pense que c'est normal d'avoir des moments de doute sur une prépa longue comme un marathon. Tu es très assidue (bcp plus que moi qui vais aller à LR en peu en délitant) dis-toi surtout que t'y vas pour participer à une fête !

Je ne l'ai fait qu'une fois, mais quelle ambiance tu vas adorer. Et ne t'en fais pas pour Niort : ce n'est pas un parcours très bon pour le chrono, et surtout l'horaire qui est mauvais : ca ne m'a jamais réussi, cette année n'a pas fait exception, je n'ai jamais eu de sensations à cette course.

Bon courage pour ta fin de prépa, poursuit sur cette voie, et la CAP c'est que du bonheur (enfin pas les 5 derniers km d'un marathon, mais qu'en t'en es là...)

Un anonyme du web... qui cherche un plan pour LR (mieux vaut tard que jamais :)

Virginie_l a dit…

Merci à tous les deux.