20 avr. 2010

SEMAINE 6

Mardi sortie d’1 h 15 avec 16 fractions de 45’/30’ :
Ça y est le beau temps est revenu pour de bon et avec lui la pêche et la volonté de courir toujours mieux.
Je fais 50/55 min d’endurance et bizarrement je me sens fraîche comme une rose pour démarrer cette nouvelle semaine d’entraînement.
J’ai fini dimanche dernier ma 5ème semaine de plan sur une fatigue assez importante.
Mais il faut croire que ce plan me renforce car je récupère maintenant très rapidement de ma fatigue et mon petit corps suit la cadence sans sourciller.
Je n’ai plus de contracture et aucune courbature.
Légère comme une bulle de savon, je galope au bonheur de découvrir par ci, par là quelques timides primevères et jonquilles.
J’entame le fractionné avec la volonté de bien me défouler et je termine contente comme tout de cette séance.
Résultat : 12 kms

Mercredi sortie 1 heure en endurance : je suis très à l’aise cette semaine.
Autant la semaine dernière a été difficile physiquement et psychologiquement, autant cette semaine me semble très facile.
Je prends du plaisir, mes foulées sont fluides, mes muscles indolores.
Pour couronner le tout j’ai pris de la vitesse et fait maintenant du 9,5 km/h en endurance.
Résultat : 10 kms/h (j’ai fait un peu plus d’1 h00)

Jeudi sortie d’1 h 30 avec 3 x 16’ à 160 bpm : ça y est j’ai compris, le jeudi c’est la séance la plus dure de la semaine.
Je suis toujours en forme et fais 40 min d’endurance vraiment facilement.
J’attaque le premier lap et essaie ce coup-ci de m’en tenir à 160 bpm et non d’exploser le cadran de ma montre.
La semaine dernière cela m’a valu une légère hypoglycémie dont j’ai mis 3 jours à me remettre et qui m’a laissée un peu sur le carreau en fin de semaine.
Bon c’est dur 16 minutes mais ça le fait. J’enchaîne les deux autres tours et rentre un peu étourdie chez moi.
Résultat : 15 kms (je suis contente du résultat)

Vendredi sortie d’1 h00 en endurance : et oui j’avance et modifie quelque peu la séance de samedi.
En effet je prends l’avion pour la Guadeloupe samedi et n’aurais pas le temps de faire 1 h 30 comme prévu au plan.
Je n’arrive pas à rester dans ma FC cible et du coup je décide de courir au feeling.
Ça se passe bien, j’ai de très bon ressentis et finis même au sprint sur 1 ‘ 30 - je monterais à 16,7 kms/h.
Résultat : 9 kms

Dimanche : La Guadeloupe - 6 heures de décalage horaire dans la vue
Nous sommes arrivés à 00 h 30 à pointe à pitre et couchés à 3 h 30 du matin (heure locale : 21 h 30)
Réveillée à 3 h 00 du matin heure locale mais 9 h 00 heures métropolitaine je peine quelque peu à me rendormir tant bien que mal.
La chaleur moite est suffocante et je ne suis pas encore bien acclimatée.
Je finis par y réussir et me réveille triomphante à 6 h 30 heure locale.
Nous sautons dans nos maillots direction la plage de Grande Anse située à 500 mètres.
Nous découvrons une crique déserte, bordée de palmiers et cocotiers et où la température de l’eau est de 25 °C ce matin.
Hmm quel bonheur de commencer sa journée par un bain de mer qui décrasse toute la fatigue accumulée.
Nous remontons encore mouillés au bungalow où nous attend un buffet gargantuesque de fruits tropicaux.

Bon maintenant que nous nous sommes bien sustentés il faut songer sérieusement à reprendre le plan marathon là où je l’ai laissé.
Oui je sais, ami lecteur, tu me trouveras sûrement un peu bizarre, mais quand j’ai quelque chose en tête, je ne l’ai pas ailleurs. Et tant que la date du 2 mai ne sera pas passée, il n’y aura que le marathon dans ma petite caboche.

Nous partons donc pour 2 h 45 de course à pied. Je sais pertinemment qu’avec le décalage horaire et la fatigue du voyage je vais réaménager cet entraînement.
Et puis il faut dire que nous sommes en pleine montagne et que du plat, ben, y en a pas.
C’est bien simple, ou ça monte, ou ça descend et quand ça monte, ça rigole pas avec des côtes de 15/20 % et les descentes sont à l’identique mais en sens opposé bien sûr.

Pour parachever la difficulté de cette sortie, tu peux rajouter ami lecteur, un bon 30 °C et le soleil qui monte et monte encore pour atteindre son zénith.

Il est 8 h 30 : crémés d’écran total et ceinturés d’eau, nous entamons notre périple.
J’ai dans l’idée de trottiner autant que je peux et de marcher le reste du temps.

Le début m’est vraiment difficile, mon souffle est court, je suffoque et mes pulses montent plus vite que mes gambettes.
1ère grosse côte et au tiers je me mets à marcher, mes pulses sont montées à 170 et la tête me tourne.
Je me sens oppressée, la chaleur est lourde et orageuse, je ne suis pas encore habituée.

Les côtes sont de vrais murs, et le paysage est magnifique.
La montagne qui se détache au loin et plonge dans la baie, les maisons colorées à flanc de coteaux.
Si je peine, je peux au moins me réjouir de courir, enfin de marcher dans un paysage de carte postale.

Tugdual est en pleine forme, il a passé 10 jours en Argentine où le climat est presque similaire et est déjà bien habitué à courir dans cette moiteur.
Il m’attend pourtant et je me retrouve encore dans la position du boulet.

Nous atteignons enfin un tout petit plateau qui me redonne le courage de courir.
C’est donc parti pour 50 min de cap où nous ne marcherons plus. Quelques bosses qui ne sont pas trop agressives n’entameront pas notre bonne volonté.

Le soleil cogne mais j’en ai tellement rêvé que je ne vais pas me plaindre.
Je sens que je commence à mieux respirer, à m’habituer à la chaleur, je suis contente.
Mon cardio monte tout de même toujours un peu haut comparativement à l’effort fourni, mais c’est le prix à payer pour pouvoir courir sous les tropiques.

Nous entamons une descente vertigineuse et je me retiens de courir trop vite car je sens que mes muscles immobilisés par ce trop long voyage en avion seraient alors un peu trop sollicités.

J’en ai la confirmation, les descentes sollicitent vraiment plus les muscles que les montées.
A contrario, les montées, elles, sollicitent énormément le cardio, et comme il n’y a que ça par ici, nous effectuons donc un très bon travail d’entraînement.

Une nouvelle côte a raison de ma foulée. Nous y croisons des cyclistes locaux courageux, qui préparent les 6 jours du Crédit Agricole.

Même en marchant mon cœur ne descend pas en dessous de 155 bpm, c’est dire à quel point ça monte.
Pourtant le moral est au beau fixe.
Je me dis que je n’abandonne pas, même si je marche, j’avance tout de même et j’irais au bout de mes 2 h 45.
Je pense aussi que ça me forge le mental, et que cette adversité rencontrée, je saurais m’en resservir lors du marathon.

Voilà 1 h 15 que nous gambadons et sommes en train de traverser un village de pêcheur dont les maisonnettes sont plus délabrées, les unes que les autres.

Les gens ont l’air très pauvres par ici. Les maisons sont presque toutes inachevées, mal entretenues.
Des décharges sauvages aux 4 coins de magnifiques paysages à la végétation luxuriante viennent enlaidir la beauté paradisiaque de cette île.

Malgré la chaleur, j’ai tout le temps faim. Je dépense une énergie folle pour me refroidir en plus de l’effort fourni à courir.
Heureusement nous avons emporté pas mal de provisions dont des bananes locales qui m’aident bien à caler mon petit estomac.

Nous repartons dans l’autre sens et nous appliquons la même règle de conduite : c’est-à-dire marcher et trottiner.

J’ai un avantage sur Tugdual c’est que je ne transpire pas beaucoup alors que lui dès qu’il sort sous cette chaleur, se met à dégouliner comme s’il prenait une douche.

Je dis que c’est un avantage car je perds donc moins d’eau et de sel que lui et peux ainsi endurer plus longtemps la cap sous le soleil.

Je me sens même de mieux en mieux et cela fait 2 h 00 que nous baguenaudons.
Je demande à Tugdual s’il veut des bretzels, car je sais qu’il a beaucoup transpiré et je crains qu’il ne fasse une hyponatrémie.

Il refuse, mais je sens bien qu’il commence à diminuer.

Nous continuons à trottiner et retrouvons les petits villages que nous avions traversés à l’aller… Ainsi que les côtes.

Maintenant je ne peux même plus courir dans les descentes, tellement j’ai mal aux jambes et surtout à chaque fois j’ai un énorme point de côté, comme une contracture des obliques.
Heureusement je m’étais préparé mentalement à ne pas réussir à courir pour cette première sortie en Guadeloupe et j’accepte mieux de devoir ralentir et marcher souvent.

J’admire en mon fort intérieur les sportifs locaux qui s’entraînent dans ce climat.
Moi c’est bien simple, si je devais vivre éternellement ici, je ne ferais pas de sport.
La chaleur humide mobilise une grande partie de mon énergie et aurait raison de mon courage et ma volonté.

Tugdual galope devant moi, mais c’est parce qu’il a mal aux jambes quand il ralenti.
Moi je m’économise, j’ai bien imprimé dans ma tête toutes les côtes jusqu’au retour à la maison et je sais quelle dose d’énergie cela va me demander de rentrer.

Contrairement en métropole où je ne mange pratiquement rien en courant, je me surprends à manger tous mes Jellys, et ma barre d’amande.
Vraiment ce climat me détraque.

Maintenant, il ne reste plus que 2/3 kms avant d’arriver et nous sommes sur du plat enfin.

Nous marchons depuis un petit bout de temps et Tugdual m’indique qu’il est cuit, que ça ne va pas bien pour lui.

Je lui propose de courir, mais il n’arrive pas à me suivre.
Il mange les bretzels, mais c’est un peu tard, l’hyponatrémie est déjà installée.
Il a envie de vomir, et est tout pâle. Sa marche ralentit de plus en plus, je suis même obligée de retourner sur mes pas pour revenir à sa hauteur.
J’essaie de l’encourager du mieux que je peux en lui indiquant le nombre de mètres restants, mais il est vraiment au bout du rouleau.

Nous arrivons tout de même au pied de l’hôtel et il me demande de partir en avant à notre bungalow pendant que lui essaie de récupérer en bas des marches.
La nausée ne le lâche pas et il faut encore monter pour rejoindre notre chambre.

Je file à notre chambre et me paie le culot de courir sur la montée qui mène au bungalow, sous le regard un rien surpris et ébahi d’un habitant de l’hôtel que j’ai doublé dans mon ascension.

Tugdual me rejoint quelques minutes plus tard, en piteuse état et très très fatigué.

C’est donc seule que je pars faire des courses pour le déjeuner et le laisse se reposer, inerte sur notre lit.



Résultat : 18 kms
Pas terrible pour 2 h 40 de sortie mais au regard de la difficulté du parcours, je suis tout de même fière de moi.
J’ai mal aux fessiers (les côtes ça fait bosser) mais ai tout de même envie d’aller marcher l’après-midi.
Je suis déjà toute bronzée malgré l’écran total et ai même un léger coup de soleil sur le tour de cou (j’avais oublié de mettre de la crème à cet endroit).

Par contre j’aimerais trouver un parcours un peu moins pentu pour la séance de mardi car c’est une séance de qualité avec accélérations et là sur ce terrain je suis bien incapable d’accélérer quoi que ce soit.
Je comprends mieux maintenant la nonchalance des Guadeloupéens.







Tugdual qui manque de sel.... fatigue, fatigue

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