4 avr. 2010

5EME SEMAINE CA SE PRECISE VRAIMENT

Samedi sortie d'1h30 en endurance : je suis toujours crevée des allers/retours Bretagne du vendredi soir et ça se ressent sur l'entraînement du samedi.
Je me traine lamentablement et pars dans l'idée de faire une boucle de 15 kms.
Arrivée à pratiquement milieu de parcours, je constate que je suis trop lente et n'ai aucune envie d'accélérer.
J'abandonne l'idée de la boucle et retourne sur mes pas.
Résultat : 13 kms

Dimanche sortie de 2h30 dont 2 x 20 min à allure marathon : ma sortie préférée de la semaine.
Tugdual vient m'accompagner alors qu'il n'a pas couru plus d'1h30 depuis plusieurs jours.
Nous sommes lents, enfin, je suis lente, très lente.

Autant les premières semaines chaque matin découvrait une Virginie neuve qui repartait avec un compteur kilométrique à zéro.
Autant cette semaine, je repars pour chaque entraînement avec la fatigue musculaire des autres séances.

Très rapidement mes jambes se durcissent et sont presque impossible à soulever.
Ce plan commence à avoir le goût de la torture...

J'imagine que cela contribue à la préparation. Que courir sur la fatigue musculaire m'entraîne moralement et psychologiquement à encaisser les derniers kilomètres d'un marathon.

Nous avons de la chance car il fait beau, presque chaud et je m'aperçois que le paysage a changé depuis ces derniers jours. Le renouveau printanier est là, par touches bucoliques par ci, par là.

Au bout d'une heure mes péroniers me tirent et mes biceps cruraux aussi.

au bout d'1 h50 il faut déjà accélérer. Je suis un peu contente car je me dis que le changement d'allure va me permettre de me reposer des douleurs lancinantes perçues à chaque pas.

Maintenant j'ai mal sous les pieds, aux mollets et toujours aux péroniers et biceps cruraux.
nous partons pour les premières 20 minutes pas très frais mais volontaires.

La semaine dernière la sortie longue m'avait paru être une promenade de santé et je me disais que décidément enchaîner les kilomètres devaient être une activité faite pour moi car je ne ressentais aucune douleur et seulement du plaisir.

J'avais oublié que j'étais en semaine d'assimilation et que j'avais moins de kilomètres dans les jambes.

Nous sommes un peu rapides, mais Tugdual va bon train et j'en ai marre de jouer les boulets à le ralentir, alors je le suis en me concentrant sur ma foulée pour oublier la fatigue et la douleur.

Nous croisons d'autres joggers qui ont l'air frais et guillerets, et j'ai envie de leur crier :
"hé ho ! ça fait 2 h 00 que je cours, moi, et là j'accélère hein !!!"

Je suis habillée comme une vraie championne olympique et d'un coup je me sens dans la peau d'une imposteur.
Effectivement j'ai le coupe vent de finisher du marathon de la Rochelle piqué à Tugdual, une casquette assortie, un collant décathlon et des runnings toutes neuves.
En plus j'ai bien sûr mon polar, mon footpod et ma montre et bien sûr l'air déterminé de celle qui va bouffer du bitume.

Je me marre et dis à Tugdual : "Appelle-moi Canada Dry" - il me demande pourquoi ?
"ben j'ai le look de la marathonienne, je m'entraîne comme une marathonienne, j'ai l'équipement technique d'une marathonienne mais je ne suis pas une marathonienne"

Voilà la minute trente de récupération. Tugdual est déconfit car il pensait que nous allions nous reposer en trottinant 10 minutes (mouarf, le bêta).

Nous repartons pour les dernières 20 minutes et nous sommes encore trop rapides, mais tant pis je suis plus motivée que jamais car c'est la fin et je vais pouvoir m'étirer et me masser et je ne rêve que de ça depuis 1 heure.

1 min avant la fin, Tugdual me demande au bout du rouleau "il reste encore long ?" puis il me pose la question 30 secondes après et enfin 10 et 5 secondes plus tard.
Il n'a pas besoin de me parler, car je sens depuis plusieurs minutes qu'il en a ras la casquette de cette dernière accélération.

Moi aussi, mais je ne laisse pas mon esprit divaguer et me reconcentre sur l'objectif : finir la séance comme il se doit et jusqu'au bout de la dernière goutte de la dernière seconde.

"je veux donc je peux" --> ça sera et a toujours été mon leitmotiv


Voilà le supplice est terminé, nous avons fait 24 kms et sommes courbatus.

Pour ma part après plusieurs étirements et massages ça passe vite mais Tugdual qui manque d'entraînement marche comme un robot.

Demain c'est repos et je ne suis pas mécontente de "devoir" glander.
D'habitude ça me culpabilise de ne pas sortir ou du moins faire du fitness.
Mais là depuis deux semaines, je ne culpabilise plus tout et profite telle une vraie épicurienne des moments de plaisir offerts à chaque instant.

Ce repos de début de semaine en est un et je l'accueille comme tel.

Résultat semaine 5
70 kms
4 146 kcal
7 h 50 de cap

2 commentaires:

Gaelle a dit…

Bonjour
Je decouvre ton blog aujourd'hui. Je suis epatee par les kms que tu avales et ta tenacite. J'ai essaye de faire autant pour preparer le marathon de paris mais je n'ai tourne qu'a 50km par semaine en moyenne. Je visais 4h mais mes genoux m'ont lache a 30km, tout le monde me dit autour de moi que j'ai probablement force l'entrainement mais quand je vois le tien, je me pose des questions ! Enfin bon courage pour ce qui doit etre la derniere ligne droite et garde la niac jusqu'au bout !

Virginie_l a dit…

coucou Gaelle,
pour le volume hebdomadaire je ne me suis pas lancée comme ça du jour au lendemain.
J'ai fait une grosse préparation physique générale pendant 11 mois avant.
Je me suis déjà plantée une fois sur ce marathon au 24ème kilomètre et cette fois, je veux vraiment le finir mais en plus je veux le finir en bonne forme.
J'espère que mon entraînement paiera.

En tout cas le maître mot de tous mes entraînements est "écoute les signaux de ton corps". Si vraiment je sens que je suis fatiguée ou qu'une douleur inhabituelle apparait, je prends du recul, j'analyse et s'il le faut je saute une séance.

Pour le moment j'ai râté 4 séances en 8 semaines.
2 pour cause de gastro et 2 pour cause de voyage et coup de chaleur.

J'espère que tu ne te décourages pas et retentera un marathon prochainement (moi j'ai mis 1 an à m'en remettre mentalement).
Les échecs sont là pour nous permettre d'apprendre et comprendre.
une fois la pilule digérer on repart encore plus fort.

Rendez-vous le 2 mai pour savoir si je ne me suis pas plantée sur mon analyse ;-)